« À l'origine les anciens Romains ensevelissaient les morts à même le sol de la cabane primitive. Les parents morts étaient présents, auprès du foyer domestique, sous la table familiale. Ces noms et ces ombres (ces souvenirs, ces divinités) se nourrissaient des reliefs de nourriture tombés à terre, et des libations de vin faites en prononçant leur nom. Puis vint le temps après qu'on avait eu distingué les lieux du foyer et du tombeau où repas et sacrifice, festin et mise à mort, autel et table ne s'étaient encore nullement séparés sous forme de noms et de rites. Aussi, après qu'on avait balayé sous la table, on ramassait pieusement les purgamenta cenae du texte de Pline, les balayures qui étaient entrées en contact avec le sol, et on les portait au tombeau afin que les âmes qui les avaient hantées y fussent elles-mêmes reconduites. Les premières natures mortes furent les déchets de morceaux de nature réservés aux morts des sortes d'effigies d'offrandes alimentaires. La logique en est aisée tout ce qui tombe à terre devient la part de la terre, la part de ceux qui sont tombés dans la terre. » La chambre non balayée de Sôsos de Bergame, 1984
29 05 • Mosaïque de l'asàrotos òikos, conservée au musée du Vatican• Mosaïque de l'asàrotos òikos, conservée au musée du Vatican29 05Asàrotos òikosLucie Taïeb29 0529 05 | Asàrotos òikos — Lucie TaïebAsàrotos òikos désigne le “sol non balayé” (ou “chambre non balayée”), une mosaïque aujourd’hui perdue réalisée par Sosos de Pergame et décrite par Pline dans son Histoire Naturelle. Elle représentait, nous dit Pline, “des restes de nourriture” et toutes ces choses qui sont habituellement balayées, comme si elles avaient été laissées là. La mosaïque, créée au deuxième siècle après J.-C., devint en elle-même un genre populaire, et il s’agit peut-être d’une des plus anciennes représentations de détritus. Parmi celles aujourd’hui conservées, l’une est exposée au Musée du Vatican, on y voit les reliefs d’un banquet fastueux, arêtes de poissons et os de poulet, morceaux de fruits portant morsure et coquillages brisés. (Freshkills, 2019)
10 06 • Déconstruction de la Récréation – ancienne école des Arques• Déconstruction de la Récréation – ancienne école des Arques10 06Gisements bâtis 10 0610 06 | Gisements bâtis —Béton à la chaux hydraulique, aggloméré, armé, moellons, briques creuses, briques pleines, briques de laitier, tuiles canal, tuiles mouillées, pierres sèches, enduit ciment, sapin (solivage, charpente, parquets, plinthes, échelle meunière, portes), chêne (escaliers, portes, menuiseries extérieures, volets, manteaux de cheminée), peinture à l’huile crue/cuite, verre simple.
Gisements bâtis estimés à partir des devis du chantier de construction datant de 1938 © Archives départementales du Lot
06 06 • Pierre du diable, brasière, mâchefer• Pierre du diable, brasière, mâchefer06 0606 06 • Échantillonnage à même la terre• Échantillonnage à même la terre06 06Un revêtement de sol à même la terre, entre la technique du terrazzo – béton décoratif dont le poli fait apparaitre la composition par la tranche – et celle du pisé – matériau de construction en terre crue comprimée.
L'asarotos oïkos 06 0606 06 | L'asarotos oïkos —Les particules de roches et de minéraux nouveaux se déposent aux pieds des bâtisses en décomposition. Il suffit de frotter légèrement la surface du sol pour découvrir une mosaïque aléatoire composée de tuileaux, de mâchefer, de débris de pierre calcaire, d'enduit à la chaux, d'ardoise, de béton et de goudron.
06 06 • Matériaux de (dé)construction• Matériaux de (dé)construction06 06Géologie ferroviaire, exploration territorialeCécile Debray, Rémi Labrusse, Maria Stavrinaki30 0430 04 | Géologie ferroviaire, exploration territoriale — Cécile Debray, Rémi Labrusse, Maria Stavrinaki« Les sciences modernes de la vie et de la Terre entrent dans la modernité au début du XIXe siècle, en Angleterre et en France. Les premières lignes de chemin de fer, qui relient les capitales au territoire environnant, donnent lieu à des extraction dont les coupes radiales traversent la séquence des strates et des époques de la Terre, et offrent [...] un véritable voyage dans le temps. » Catalogue d’exposition Préhistoire, une énigme moderne, 2019.
30 04 • Profil géologique• Profil géologique30 04Profil géologique le long de la ligne de Cahors-Capdenac (et celle de Figeac à Arvant) 1880 © Archives départementales du Lot
Terrains traversés : couches à Exogyra virgula, brèches calcaires, calcaires de Vers, oolithiques de St Géry, en bancs réglés, lias supérieur, moyen et inférieur, Infralias ...
30 04 • Planche chromatique extraite des travaux des Lenclos sur les paysages bâtis• Planche chromatique extraite des travaux des Lenclos sur les paysages bâtis30 0430 04 • Portrait des Lenclos• Portrait des Lenclos30 04La géographie de la couleurDominique et Jean-Philippe Lenclos30 0430 04 | La géographie de la couleur — Dominique et Jean-Philippe LenclosD’une région à l’autre, d’une ville, d'un village, d’un quartier à l’autre, les matériaux architecturaux varient influencés par l’héritage géologique. Dans le Finistère, l’association du granit, de l’ardoise et du lait de chaux donne lieu à une harmonie de gris et de blancs ; le tuffeau et les ardoises prédominent dans la vallée de la Loire ; le grès rose est le matériau principal des monuments et des centres historiques en Alsace ; les blocs de silex sont présents dans les constructions traditionnelles de la Haute-Normandie ; les briques brunes caractérisent les façades des rues lilloises et les rosées celles des toulousaines.
Ces observations ont conduit les coloristes Dominique et Jean-Philippe Lenclos à développer à partir des années 1970 une méthode d’analyse de l’architecture à travers une géographie de la couleur. Celle-ci consiste à déceler les particularités chromatiques des habitations traditionnelles en fonction des régions, à travers l’harmonie naturelle qu’elles entretiennent avec les paysages environnants définie sous le concept d’homochromie.