La verrière est née des ciels qu’on voit entre les branches. Les Gaulois et les Goths ont refait dans la pierre leurs forêts, qu’ils ont par le verre teint, par le verre serti, éclairées de leur réelle lumière.
15 06 • Jeu de marelle et cueillettes des fruits, Tenture de la Noble Pastorale – coll. Louvre• Jeu de marelle et cueillettes des fruits, Tenture de la Noble Pastorale – coll. Louvre15 0614 06 • Lichens et escargot• Lichens et escargot14 06Qu’est-ce qu’un paysage ?Justine Balibar14 0614 06 | Qu’est-ce qu’un paysage ? — Justine Balibar“Le paysage est une réalité esthétique que nous contemplons tout en vivant dedans”* : perdre cette dimension d’activité vitale et pratique au sein des paysages, c’est prendre le risque d’appauvrir considérablement l’expérience esthétique des paysages.
* R. Assunto, Il paesaggio e l’estetica, chapitre 4
Apprendre à voir le vivant, ce serait donc aussi apprendre à traduire l’invisible des relations, à partir des moyens dont chacun dispose, ou plutôt ne cesser d’inventer mille recours pour le traduire, en ayant conscience de la précarité et du caractère infini de cette démarche.
14 0614 0608 06 • Œufs de Erithacus rubecula Muséum de Toulouse• Œufs de Erithacus rubecula Muséum de Toulouse08 06Pourquoi regarder les animaux ?John Berger12 0512 05 | Pourquoi regarder les animaux ? — John BergerLa vitesse d’un film de cinéma est de 25 images à la seconde et Dieu sait combien d’images-seconde passent à toute vitesse dans nos perceptions quotidiennes. Mais lors de ces brefs moments dont je parle, c’est comme si nous voyions, soudain et de manière troublante, entre deux images. Nous tombons sur une part du visible qui ne nous était pas destinée. Peut-être l’était-elle aux oiseaux de nuit, aux rennes, aux furets, aux anguilles, aux baleines...
12 05 • Images cyanotypes exposées sur la verrière• Images cyanotypes exposées sur la verrière12 0512 0512 05Les cyantoypes d’Anna AtkinsMuséum national d’histoire naturelle08 0508 05 | Les cyantoypes d’Anna Atkins — Muséum national d’histoire naturelleMembre de la Botanical Society de Londres à partir de 1839, elle compose un herbier aujourd’hui conservé au British Museum, et s’attache particulièrement à la collecte des différentes espèces d’algues britanniques, après la publication en 1841 du Manual of British Algae de William Henry Harvey (1811-1866).
Face à la difficulté de conserver ou de dessiner des espèces parfois minuscules, Anna Atkins fait le choix d’utiliser le procédé de cyanotype mis au point en 1842 par John Herschel (1792-1871), devenant ainsi une pionnière de la photographie, et de son application aux livres de botanique.
08 05 • Photographs of British Algae – Anna Atkins• Photographs of British Algae – Anna Atkins08 05Le plâtrier siffleurChristian Bobin06 0506 05 | Le plâtrier siffleur — Christian BobinSur le chemin qui me mène à la maison, parfois je trouve des plumes bleutées de geai, comme des éclats d’azur. C’est très petit, ce que je fais. J’essaye de recueillir des choses très pauvres, apparement inutiles, et de les porter dans le langage. Parce que je crois qu’on souffre d’un langage qui est de plus en plus réduit, de plus en plus fonctionnel. Nous avons rendu le monde étranger à nous-mêmes, et peut-être que ce qu’on appelle la poésie, c’est juste de réhabiter ce monde et l’apprivoiser à nouveau.
03 05 • Le faucon de la Dame à la licorne• Le faucon de la Dame à la licorne03 0501 05 • Chevreuil dans les forêts à côté du village des Arques• Chevreuil dans les forêts à côté du village des Arques01 05Sur la piste animaleBaptiste Morizot29 0429 04 | Sur la piste animale — Baptiste MorizotC’est peut-être un invariant de la rencontre animale : quand on croise un animal sauvage par hasard dans la forêt, une biche qui lève les yeux vers soi, on a l’impression d’un don, un don très particulier, sans intention de donner, sans possibilité de se l’approprier. C’est ce qu’en phénoménologie on appelle un don pur : personne n’a voulu donner, personne n’a rien perdu en donnant, et le don ne vous appartient pas, il pourra se donner à d’autres. On sent monter dedans une improbable gratitude. Juste l’envie de rendre grâce pour cet imprévu aussi beau qui en cet instant existe et se donne aux yeux.
29 04 • Bertrand Gadenne, Hibou, 2005• Bertrand Gadenne, Hibou, 200529 0429 04 • Giotto di Bondone, Le Prêche aux oiseaux, 1295• Giotto di Bondone, Le Prêche aux oiseaux, 129529 04Le détail du monde, L’art perdu de la description de la natureRomain Bertrand, 201927 0427 04 | Le détail du monde, L’art perdu de la description de la nature — Romain Bertrand, 2019Car les mots manquent pour dire le plus banal des paysages. Vite à court de phrases, nous sommes incapables de faire le portrait d’une orée. Un pré, déjà, nous met à la peine, que grêlent l’aigremoine, le cirse et l’ancolie. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. Au temps de Goethe et de Humboldt, le rêve d’une « histoire naturelle » attentive à tous les êtres, sans restriction ni distinction aucune, s’autorisait des forces combinées de la science et de la littérature pour élever la « peinture de paysage » au rang d’un savoir crucial. La galaxie et le lichen, l’homme et le papillon voisinaient alors paisiblement dans un même récit. Aucune créature, aucun phénomène ne possédait sur les autres d’ascendant narratif. Comme les splendeurs les cruautés se valaient. Équitablement audibles, les douleurs appelaient d’unanimes compassions. Ce n’est pas que l’homme comptait peu : c’est que tout comptait infiniment.
10 04 • La ruine• La ruine10 0410 04 • Le village• Le village10 04Dessins réalisés par les enfants du centre de loisirs de Salviac,
"Les p'tits bouts riants".