Perdre de vue l'objectif pratique n'est pas nécessairement une perte, car le résultat peu pratique put finalement se révéler de l'art. [..] une séparation entre l'art et l'artisanat, ou entre les beaux-arts et la fabrication, s'est opérée avec l'arrivée des formes mécaniques de production, le premier endossant quasiment à lui seul les valeurs spirituelles et émotionnelles, le second essentiellement des valeurs pratiques. [...] il existe aussi une forme de surestimation romantique du travail manuel par rapport au travail mécanisé et l'idée qu'il faudrait préserver artificielle ment un marché qui a perdu sa nécessité vitale.
• Coupe en forêt des Arques• Coupe en forêt des Arques19 06 • Tréteaux• Tréteaux19 0619 06 • Tréteaux• Tréteaux19 0619 06 • Torse nu• Torse nu19 06Il est préférable que ce soit le matériau qui parle, plutôt que nous. En tissant, en créant, Flammarion, 2021.Anni Albers19 0619 06 | Il est préférable que ce soit le matériau qui parle, plutôt que nous. En tissant, en créant, Flammarion, 2021. — Anni AlbersIl est préférable que ce soit le matériau qui parle, plutôt que nous. Or, si nous restons assis à notre bureau pour concevoir un design, nous ne pouvons éviter de nous exhiber nous-mêmes car nous excluons le matériau en tant que collaborateur, en tant que force directrice dans notre conception. Le bon designer est, selon moi, le designer anonyme, celui qui ne fait pas obstacle au matériau, qui destine ses produits à une vie utile sans leur donner une apparence trop ambitieuse. Un objet utile devrait accomplir son devoir sans trop de bruit. Le ou les designers inconnus de nos draps ou de nos ampoules ont très bien accompli leur tâche. Leurs produits, dont la forme est sans prétention, sont des objets complets.
19 06 • Inventaire, semi-produits• Inventaire, semi-produits19 06Les petits objets ne sont jamais des petits objets. La cité du design – Les Editions de l’amateur – France Culture, 2004Andrea Branzi, entretien avec Catherine Geel19 0619 06 | Les petits objets ne sont jamais des petits objets. La cité du design – Les Editions de l’amateur – France Culture, 2004 — Andrea Branzi, entretien avec Catherine Geel« Les objets qui sont dans la maison, autour de l’homme, ne sont jamais des instruments complètement fonctionnels, mais doivent plutôt être compris comme des présences amicales, des porte-bonheur, donc comme les animaux domestiques qui vivent autour de l’homme, pour ces mêmes raisons. Ils ne sont pas comme des choses mortes, comme l’architecture, ou les grandes constructions, les grands monuments, mais les petites choses ont encore comme une radiation active qui se réalise dans ce concept — qui fut mon grand intérêt et qui appartient à l’Antiquité — que les petits objets ne sont jamais des petits objets. »
Chaque pomme est différente l’une de l’autre. La cité du design – Les Editions de l’amateur – France Culture, 2004Andrea Branzi, entretien avec Catherine Geel19 0619 06 | Chaque pomme est différente l’une de l’autre. La cité du design – Les Editions de l’amateur – France Culture, 2004 — Andrea Branzi, entretien avec Catherine Geel« J’ai cherché à réaliser des objets qui soient des archétypes. Les archétypes impliquent l’adoption d'un langage très simple, typologique, qui peut être reconnu par presque tout le monde. Ils ont la capacité de produire une communication très forte. C’est là leur rôle. Il s’agissait donc pour moi de réaliser une sorte de petite refondation du design en rapport avec cette symbiose entre technologie, industrie traditionnelle et des morceaux de nature, qui se présentent toujours comme des éléments différenciés. Car la chose fondamentale et très, très intéressante de la nature, est que l’on peut avoir un million de pommes, mais que chaque pomme est différente l’une de l’autre. Alors utiliser, par exemple, un petit morceau d’arbre donne à la petite série des Animaux domestiques une sorte de variation permanente, une sorte de vibration. »
19 06 • Champ de possibles - Redessin, Enzo Mari• Champ de possibles - Redessin, Enzo Mari19 0619 06 • Enzo Mari - Autoprogettazione• Enzo Mari - Autoprogettazione19 0619 06 • Champ de possibles - Etagères• Champ de possibles - Etagères19 06 • Champ de possibles - Répétition• Champ de possibles - Répétition • Champ de possibles - Echelle• Champ de possibles - Echelle • Champ de possibles - Alphabet structurel• Champ de possibles - Alphabet structurel19 06 • Le magasin - Récurrences d'équerres• Le magasin - Récurrences d'équerres19 0619 06 • Glanage en forêt des Arques• Glanage en forêt des Arques19 06Cueillir et glaner dans la forêt normandeVivier Michel19 0619 06 | Cueillir et glaner dans la forêt normande — Vivier MichelLes ordonnances de Colbert (1669) amorcent la séparation de l'agriculture et de la forêt. 1790-1827, les forêts sont soumises au régime juridique général des biens fonciers, tout ce qui se trouve sur la parcelle appartient au propriétaire : arbres, herbes, champignons. Les forestiers tentent de se libérer des droits d'usage. 1827, le code forestier clarifie la situation mais tout le XIXe siècle sera nécessaire pour affirmer la rupture (Larrere, 1988).
La coutume, l'administration et le propriétaire autorisent, en règle générale, le ramassage des bois gisant à terre, chablis divers et morts bois désignés par l'usage. Encore que la définition des produits susceptibles d'être ramassés tout comme les qualités du ramasseur, méritent commentaires. La définition du bois gisant est claire, par contre, les morts bois sont des essences ligneuses souvent connues pour leurs fruits et l'usage à des fins de fabrication d'objets variés, de leur bois de peu de valeur par ailleurs. Malgré une volonté réaffirmée de maintenir le droit de ramasser du bois, en particulier pour les indigents, l'administration forestière poursuit son objectif de modernisation qui, petit à petit, passe de la cueillette généralisée à la sylviculture. Pour aboutir, il faut à tout prix réduire puis éliminer les usages variés auxquels la forêt reste soumise. C'est ainsi qu'au cours de l'hiver 1804-1805, les bûcherons de la forêt d'Andaine se mettent en grève. Ils veulent, en dépit des textes réglementaires interdisant toute rémunération en espèces, le maintien de la tolérance coutumière qui leur laissait à disposition les bourrées provenant des arbres abattus pour le compte des forges de Varenne, Holoup, Bagnoles (de Bouard et Bertaux, 1978).
Actuellement (1988), le ramassage de bois gisant en forêt domaniale est soumis à autorisation et droit (3). L'usage des outils reste évidemment défendu, tout comme d'aller sur les lieux en voiture, les fagots doivent être transportés à dos d'homme jusqu'aux véhicules. La loi s'est imposée alors que la pratique disparaissait de beaucoup de forêts après la période 1939-45, mais ici et là (dont la forêt de Bellême), elle conserve quelques amateurs. (Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 1987)
19 06 • Glanage en forêt de Mazeyrolles• Glanage en forêt de Mazeyrolles19 06Reconnaissances SylvestresBaptiste Morizot27 0627 06 | Reconnaissances Sylvestres — Baptiste MorizotLa forêt manifeste à l’échelle d'un écosystème ce que la vie fait à l’échelle de notre planète: elle construit l’habitabilité du monde pour elle et tous ceux qu’elle abrite. Elle travaille sans conscience, sans intention et sans bienveillance à la même chose que ce que nous devons chercher aujourd’hui : le maintien de l’habitabilité plurielle de la Terre, l’épanouissement de la vie. La forêt est le milieu par excellence qui nous rappelle la condition volontiers oubliée de notre être-au-monde, à savoir que nous ne sommes pas responsables de l’habitabilité de ce monde, nous ne l’avons pas fait — mais que c’est la vie, la biosphère, comme architecture vivante plus ancienne que nous, qui constitue notre milieu donateur. Elle nous abrite, nous façonne, nous soigne, nous nourrit dans toutes nos dimensions — comme la forêt, la biosphère est une altérité plurielle qui construit de l’habitabilité pour les formes de vie, dont nous sommes. Un monde non fait de main humaine, fait par le vivant, et dont nous recueillons les richesses, en négociant des modus vivendi.
19 06 • Recherches pour lampes - Hêtre/Peuplier• Recherches pour lampes - Hêtre/Peuplier19 0602 05 • Ecomusée, Cuzals• Ecomusée, Cuzals02 05STICKCléa Di Fabio, Azimuts, nº 48-49, Le type. Règne, crise & critique, 2018, Esadse/Cité du Design, p. 78-87.04 0504 05 | STICK — Cléa Di Fabio, Azimuts, nº 48-49, Le type. Règne, crise & critique, 2018, Esadse/Cité du Design, p. 78-87.«La première curiosité soulevée par son étude, est l’absence de fonction déterminée du bâton. La polyvalence des emplois dont il s’enrichit à force d’être manié le rend insaisissable et il échappe à toute classification par l’usage tant il offre de possibilités. Désinvolte, il est pourtant dépendant de sa mise en action sans laquelle il reste branche inerte, objet mort. L’étude du bâton fait résonner tout particulièrement les mots de Victor Papanek: «Les hommes sont tous designers. […] La préparation et le modelage de toute action en vue d’une fin désirée et prévisible: tel est le processus du design.» Le bâton en tant que forme ouverte à de multiples mises en actions, semble être le degré zéro du design. Il est objet d’intuition, dont l’affordance ne suggère que la prise en main. Il s’efface dans le geste et épouse nos usages dans leur singularité.»
19 04 • Artefact 1• Artefact 119 0401 05 • Artefact 3• Artefact 301 0501 05 • Chataîgniers, Chênes et Charmes• Chataîgniers, Chênes et Charmes01 0519 04 • Artefact 2• Artefact 219 0419 04 • Un bâton offert par Yann Clément• Un bâton offert par Yann Clément19 04STICKCléa Di Fabio, Azimuts, nº 48-49, Le type. Règne, crise & critique, 2018, Esadse/Cité du Design, p. 78-87.04 0504 05 | STICK — Cléa Di Fabio, Azimuts, nº 48-49, Le type. Règne, crise & critique, 2018, Esadse/Cité du Design, p. 78-87.«Un dialogue s’établit entre l’objet et son utilisateur. Le bâton livre ses affordances à son porteur qui use de ses potentialités pour l’activer. Alors que le bâton agit en soutien du geste et fait évoluer l’usager, il se développe à son tour. Il est alors matière plastique et malléable dont les qualités sont maîtrisées par les hommes. En même temps qu’il devient matériau à transformer, il acquiert sa forme dans le langage. Le bâton cesse de n’être désigné que par une série de verbes, et de nouvelles catégories apparaissent. Aux catégories d’action s’ajoutent des catégories formelles et matérielles. C’est ainsi que depuis leur étymologie, les perches, baguettes, règles, crosses et béquilles sont respectivement des bâtons longs, minces, droits, crochus et avec un bec, tandis que les cannes et les calames doivent leur nom au roseau dans lequel ils sont taillés. En manipulant sa forme et sa matérialité, l’homme échange le bâton contre une profusion d’objets spécialisés.»
03 05 • La maison de Zadkine, vue depuis la maison "A", Les Arques• La maison de Zadkine, vue depuis la maison "A", Les Arques03 0520 04 • Arbres avec exemples de pièces de bois pour la charpenterie navale.• Arbres avec exemples de pièces de bois pour la charpenterie navale.20 0403 04 • Le Châtaignier et l’outil• Le Châtaignier et l’outil03 0403 04 • Branches de Châtaignier en fleurs (Exalade)• Branches de Châtaignier en fleurs (Exalade)03 04Châtaignier (Castanus sativa) 03 0403 04 | Châtaignier (Castanus sativa) —Le châtaignier, arbre emblème. Les altérites acides de la Bouriane supportent des sols favorables au châtaignier. Formant autrefois des grands vergers, sa culture a été progressivement abandonnée à partir du milieu du XIXe siècle en particulier en raison de l’encre, maladie cryptogamique qui a ravagé les plantations. Originaire d’Asie mineure, l’expansion du châtaignier a accompagné la conquête romaine antique. En Bouriane il s’est naturalisé dans les boisements au point de devenir l’essence emblématique du territoire.
01 04 • Comment on cultive cannes et gourdins• Comment on cultive cannes et gourdins01 0401 04 • Pépinière de cannes• Pépinière de cannes01 04StickCléa Di Fabio, Azimuts, nº 48-49, Le type. Règne, crise & critique, 2018, Esadse/Cité du Design, p. 78-87.01 0401 04 | Stick — Cléa Di Fabio, Azimuts, nº 48-49, Le type. Règne, crise & critique, 2018, Esadse/Cité du Design, p. 78-87.De l’action de celui qui ramasse ou brise la branche de l’arbre, est né le bâton. Ce morceau de bois ou d’os, cylindrique et allongé, n’est bâton que lorsque la main l’active, et cesse de l’être en même temps qu’il évolue.
Étrange objet que ce bâton, état intermédiaire entre la branche et l’objet spécialisé.
01 04 • Manche d‘outil, Jacquenet-Malin• Manche d‘outil, Jacquenet-Malin01 0401 04 • Bâton percé. Paléolithique supérieur (Magdalénien moyen-supérieur).• Bâton percé. Paléolithique supérieur (Magdalénien moyen-supérieur).01 0401 04 • Bois, bassin versant de la Masse• Bois, bassin versant de la Masse01 0401 04 • Carte routière et Hydrographique du département du Lot, 1862• Carte routière et Hydrographique du département du Lot, 186201 0401 04 • Remonter le bassin versant de la Masse à pied, des Arques à la source.• Remonter le bassin versant de la Masse à pied, des Arques à la source.01 0401 04 • Agnès Thurnauer, Palindrome Courbet-Cadere, 2015• Agnès Thurnauer, Palindrome Courbet-Cadere, 201501 04