« À l'origine les anciens Romains ensevelissaient les morts à même le sol de la cabane primitive. Les parents morts étaient présents, auprès du foyer domestique, sous la table familiale. Ces noms et ces ombres (ces souvenirs, ces divinités) se nourrissaient des reliefs de nourriture tombés à terre, et des libations de vin faites en prononçant leur nom. Puis vint le temps après qu'on avait eu distingué les lieux du foyer et du tombeau où repas et sacrifice, festin et mise à mort, autel et table ne s'étaient encore nullement séparés sous forme de noms et de rites. Aussi, après qu'on avait balayé sous la table, on ramassait pieusement les purgamenta cenae du texte de Pline, les balayures qui étaient entrées en contact avec le sol, et on les portait au tombeau afin que les âmes qui les avaient hantées y fussent elles-mêmes reconduites. Les premières natures mortes furent les déchets de morceaux de nature réservés aux morts des sortes d'effigies d'offrandes alimentaires. La logique en est aisée tout ce qui tombe à terre devient la part de la terre, la part de ceux qui sont tombés dans la terre. » La chambre non balayée de Sôsos de Bergame, 1984